Réflexions sexologiques sur l’affaire DSK

Reflexions sexologiques sur l’Affaire DSK

Depuis quelques semaines, on parle beaucoup de Dominique Strauss-Kahn dans l’actualité. Mais qu’est-ce qui pourrait bien lui être passé par la tête pour avoir commis un tel geste? Pour bon nombre d’entre nous, le complot politique est rapidement devenu l’hypothèse #1. À titre de sexologue, je désire me positionner dans le débat public en partageant avec vous mes réflexions sur ce sujet « chaud ».

Première chose à mentionner ici: l’agression sexuelle n’est pas qu’un geste sexuel. Elle représente d’abord et avant tout, une prise de pouvoir, un profond désir de dominer l’autre.

Dans le cas de Monsieur Strauss-Kahn, la présumée victime est une femme d’origine étrangère, préposée à l’entretien des chambres dans un grand hôtel new yorkais. Madame est une immigrante africaine au sujet de laquelle on détient très peu d’information. De par sa position sociale, on peut à tout le moins constater qu’elle représente un être fragile, précarisé, voire très vulnérable sur le plan économique et identitaire. Pour sa part, Monsieur a fait les grandes écoles, vient d’une famille aisée qui fait partie de la haute bourgeoisie. Il a occupé à maintes reprises des fonctions prestigieuses en politique française, en plus de siéger sur plusieurs instances internationales, notamment à titre de Directeur général du FMI. Par le contraste avec le statut de Madame, on conçoit donc qu’il y aurait eu, de la part de ce dernier, désir de dominer beaucoup plus « faible » que soi.

L’accès à un statut social privilégié dans une société peut parfois donner à l’individu la fausse impression d’être lui-même supérieur aux autres (et ce, surtout lorsque cette position est héritée dès la prime enfance). Dans la vie courante, cette croyance erronée du « tout m’est dû » peut se manifester de diverses manières. Certains tiennent à affirmer leur prétendue supériorité auprès des autres en agissant sans les considérer, d’autres refusent d’être traités comme des citoyens « ordinaires ». De nos jours, la politique constitue certes un bon véhicule pour assouvir son désir de dominer. De façon moins apparente, la sexualité peut très bien être la manifestation de ce même désir.

Il n’existe pas qu’un seul type d’agresseur sexuel. Cela dit, la prise de pouvoir sur l’autre et le désir de le dominer demeurent généralement la source première de motivation. Pour l’agresseur, maîtriser et contraindre sa victime représente quelque chose d’érotisant. Plus il y a oppression, donc domination de cette dernière, plus le geste tend à devenir excitant. De plus, comme l’agression prend place dans la sphère privée, l’interdit agit souvent à titre de stimulus et ajoute une dose de fébrilité, d’ivresse à l’acte en question. L’agresseur confirme sa supériorité, son droit acquis de faire ce que bon lui semble quand bon lui semble et ce, sans contraintes extérieures.

Si malgré ses déclarations, DSK a fait ce qu’on l’accuse d’avoir fait, il se pourrait qu’il ait agit en minimisant la possibilité de devoir payer pour ses actes, ayant probablement peu souvent rencontré de contraintes externes au cours de sa carrière cialis overnight. Le choix, le contexte de l’agression et le profil apparent de sa présumée victime concordent bien avec ces hypothèses.


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